
Caldara ~ Oratorio Santa Francesca Romana
« Si l’on dit que les compositeurs oubliés le sont pour une bonne raison, Antonio Caldara (1670-1736) en est le contre-exemple parfait. Né à Venise en 1670 dans une famille de musiciens, il se fait très vite remarquer pour ses talents de compositeur.
Après un premier opéra composé à dix-neuf ans et couronné de succès, il part conquérir l’Italie avec un premier poste au service du Duc de Mantoue. Puis il rejoint Rome en 1708 où il rencontre les compositeurs les plus brillants de son époque tels que Corelli, Alessandro Scarlatti et Haendel. Il entre alors au service du cardinal Ruspoli en tant que maître de chapelle, succédant à Haendel.
Lorsque Charles III, futur Charles VI, accède au trône de l’Empire d’Autriche en 1711, Antonio Caldara comprend qu’il doit agir rapidement pour assurer sa place à la cour impériale. Déjà remarqué par le souverain lors de la représentation d’un de ses opéras à Barcelone à l’occasion du mariage de celui-ci, le compositeur voit dans cet événement une opportunité.
Déterminé à gagner les faveurs du nouvel empereur, il entreprend un voyage vers Vienne afin de plaider sa cause. Pour marquer les esprits, il choisit de présenter l’un de ses ouvrages les plus aboutis : l’oratorio Santa Francesca Romana. Créé avec succès à Rome en 1710, cette œuvre illustre non seulement son habileté à mêler ferveur spirituelle et expressivité dramatique, mais aussi son aptitude à répondre aux attentes musicales et esthétiques de la cour impériale. Impressionné par son talent, Charles VI lui offrira quelques années plus tard un poste prestigieux à la chapelle impériale, assurant ainsi à Caldara une place de premier plan au sein du paysage musical viennois.
L’oratorio Santa Francesca Romana est effectivement l’exemple parfait de l’efficacité de
l’écriture de Caldara, où chaque émotion est décuplée par la puissance de son écriture vocale et orchestrale. Caldara donne un univers émotionnel singulier à chaque air, et ce dès les premières notes.
D’un livret d’une grande simplicité – Santa Francesca, noble romaine ayant consacré sa vie à Dieu, se retrouve tourmentée par un ange malin envoyé par Lucifer – il développe l’intensité dramatique de chacun des personnages et fait de cet oratorio un véritable opéra. »
Programme :
Antonio CALDARA : Oratorio Santa Francesca Romana
Distribution :
- Marie Perbost, soprano
- Paul-Antoine Benos Djian, contre-ténor
- Antonin Rondepierre, ténor
- Stephan MacLeod, basse
Les Ambassadeurs ~ la Grande Ecurie
Chloé de Guillebon, clavecin, orgue et direction
Informations et réservation : Voir la page