Cantates de Bach « Es ist vollbracht »
Es ist vollbracht… tout est accompli ; pour tout mélomane, ces mots évoquent immédiatement l’air d’alto de la Passion selon Saint Jean. Il y a pourtant un autre Es ist vollbracht, plus bouleversant encore (si c’était possible), celui pour basse avec hautbois solo, de la cantate BWV 159. Au contraire de l’air de la passion, il n’est pas désespéré, mais serein… tout empli de cette paix ressentie au moment tant attendu de rejoindre le Seigneur, cet air prend la forme d’un sommeil, d’une tendre berceuse.
Du sommeil à la tempête, il n’y a qu’un récit qui les sépare dans la cantate BWV 81 Jesus schläft, was soll ich hoffen : on reconnait ici tous les ingrédients de l’opéra, que Bach n’hésite nullement à manier lorsqu’il s’agit pour lui d’emporter le croyant dans des émotions extrêmes afin d’illustrer avec force le sermon du jour.
Chacune de ces cantates est donc un bijou, car on devrait encore citer la sinfonia de BWV 52, qui reprend le 1er mouvement du 1er concerto brandebourgeois, ou l’hypnotisante aria d’alto « wie furchtsam » qui évoque le pas chancelant du pécheur accablé par le poids de ses fautes.
Programme :
Cantate BWV 33 Allein zu dir, Herr Jesu Christ
Cantate BWV 81 Jesus schläft, was soll ich hoffen
Cantate BWV 97 In allen meinen Taten
Sinfonia de la cantate BWV 209
Distribution (sous réserve) :
NN, flûte
Apolline Rai-Westphal, soprano
William Shelton, contre-ténor
Antonin Rondepierre, ténor
Lisandro Abadie, basse
Les Ambassadeurs ~ La Grande Écurie (16 instrumentistes)